Presse

Macbeth

Dernières nouvelles d’Alsace – 1/03/08

Jacques Bachelier et sa compagnie la Mesnie H propose actuellement Macbeth de Shakespeare, avec une mise en scène ensorcelante, à la Boîte Noire à Koenigshoffen.

Sur la scène, un échafaudage moderne, avec un escalier, et trois silhouettes déguenillées qui s’installent en même temps que les spectateurs.

Minutes pesantes et sentiment de malaise avec ses hères androgynes, murés dans leur silence, prélude à la folie ambiante personnifiée par Macbeth.

Une histoire fictive certes, mais d’éternelle actualité dans la folie meurtrière de ce duc de Glamis, au départ fidèle à Duncan, roi d’Écosse, puis dévoré par l’ambition du pouvoir.

L’actualité est renforcée par la juxtaposition de tenues militaires d’époques différentes et de manteaux de cuir, style Gestapo.

Encouragé par les Soeurs fatales et sa lady, aussi avide de sexe que de puissance, Macbeth qu’interprète magistralement Jacques Bachelier, découvre l’ivresse du meurtre et de la puissance.

De sa propre main ou par sbires interposés, il élimine tout concurrent, même femme et enfant, pour ceindre la couronne convoitée.

L’engrenage des assassinats se poursuit, la folie, puis le remord l’envahissent, le tout avec la pression des énigmes du trio infernal.

Jacques Bachelier, aidé de Xavier Martayan, directeur technique, et Jean Pemberton comme conseil dramaturgique, jouent des ambiances pour mieux faire éclater l’angoisse qui métastase Macbeth.

Atmosphère écossaise avec un tartan au revers d’une jupe ou un air de cornemuse, mystérieuse avec des éclairs et des fumées.

Le suintement sanglant est omniprésent avec une bâche transparente, maculée de coulées rouges, coupant la scène en deux.

Pour symboliser la vraie phrase clef : « Le clair est sombre, le sombre est clair », commente le metteur en scène. Qui lance un clin d’oeil à Hitchcock avec, pour le meurtre de Duncan, juste l’ombre de la main et de la dague !

Crocs de vipères

Les écoliers vont adorer la scène après l’entracte, avec la confection d’une potion magique dans un chaudron fumant, avec force de « tripes pourries, d’oreilles de truie, de crocs de vipères et autres narines de nourrissons braillards. »

De quoi montrer la proximité de la sorcellerie à cette époque, bien avant d’Anne Rowling et son Harry Potter en refassent une mode.

Et le metteur en scène d’en remettre une couche dans le gore, avec des bandages sanglants et des visages tachés de rouge, des assassinats en direct, des projections d’images sur la bâche pour renforcer l’atmosphère hallucinatoire. Jusqu’au port de lentilles pour donner des regards colorés aux Soeurs fatales!

Shakespeare avait beaucoup de lucidité et de prémonition bien avant Freud, a suggéré l’aide « d’un médecin des âmes », celui des corps « étant impuissant » pour aider lady Macbeth.

Il a mis en action tout le registre psychanalytique entre pulsion, inconscient et surmoi.

Jacques Bachelier et ses 12 comédiens ont réussi leur analyse de Macbeth, mais le patient est irrécupérable.

D.E. Wirtz-Habermeyer

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Le malade imaginaire

En sélectionnant la comédie « le malade imaginaire » de Molière pour son escale à Rothau, la troupethéâtrale « la Mesnie-Compagnie » et Jacques Bachelier a mis dans le mille.

La « Mesnie-Compagnie Jacques Bachellier », excellente formation qui n’est plus une inconnue dans la vallée de la Bruche, a proposé une lecture merveilleuse du « malade imaginaire », ultime chef-d’oeuvre de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière.

** Un décor sobre et évocateur **

Avec raison, l’on pouvait affirmer qu’un bon spectacle est le fruit d’un orchestre et pas uniquement de l’assemblage de plusieurs solistes. Dans cette oeuvre, Molière expose une dernière fois la préoccupation au combien humaine du bien-être personnel.

À travers le personnage du malade continuellement absorbé par ses maladies, Molière a peint son approche du corps médical. À l’excellent acteur interprétant le personnage en cette soirée, le spectateur était tenté de dire : »Ah Monsieur, vous êtes digne d’être malade ».

De même, cette pétulante Toinette aux expressions kaléidoscopiques, le rôle lui seyait à merveille : elle fut une interlocutrice à moult facettes. Elle sera proche en toute circonstance d’une Angélique sans détour, surtout devant son père simulant le mort, ce sera l’instant de la reconciliation.

Dans tous les épisodes de cette parfaite comédie, les nombreux spectateurs réunis au Royal de Rothau ont découvert une remarquable troupe théâtrale.

Tous les rôles furent interprétés d’une manière parfaite, restituant ainsi avec justesse le déroulement de l’action. Un décor sobre et évocateur, des costumes appropriés furent des compléments précieux.

Une appréciation, au combien juste, fut celle d’une élève après une représentation pour scolaires :  » Mon personnage favori est Toinnette car elle a beaucoup d’humour. Elle fait tout pour aider son amie Angélique à se marier avec celui à qui celle-ci a promis sa main. J’ai beaucoup aimé aussi les passages où Toinette taquine son patron qui, lui, en avait assez de ses manies. J’ai vraiment passé un très bon moment. J’ai beaucoup ri et les comédiens sont très bons ».

Tous les spectateurs, scolaires et adultes, partagent ce jugement.

La fréquentation des représentations ne pouvait que réjouir l’étonnant animateurs-acteurs de la troupe Jacques Bachelier.

Nombre des scolaires assistants aux représentations :1287.

Lors de la soirée tout public il y avait 177 spectateurs.

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Le mariage de Figaro

Dernières nouvelles d’Alsace – 16/11/06

Intelligence du texte, de la mise en scène et du jeu. « Le mariage de Figaro » proposé par la Mesnie H. compagnie Jacques Bachelier à la Boîte Noire de Koenigshoffen tient en haleine.

Se marier. Se démarier et tout en restant mariés. Courir après l’amour et le désir pour oublier le temps qui court.

Et puis tout mélanger, faire exploser les barrières sociales et l’ordre établi, se jouer de la mâle arrogance pour laisser entendre la voix des femmes.

C’est tout cela « le mariage de Figaro », et l’interprétation qu’en donne actuellement la Mesnie H est à la hauteur du défi.

Ce sont des chants d’oiseaux vifs, fins et légers qui accueillent le spectateur confronté à un décor encore inhabité où miroirs et paravents disent l’ apparence, le faux-semblant et la distinction. Endroit et envers. Les paravents vont rouler en tous sens au fil de la représentation, réorganisant l’espace à chaque tableau. En fond de scène, un écran bleuté et mouvant qui se teindra de violine lorsque tout se nouera, la dernière nuit, alors que fuseront les hululements d’oiseaux nocturnes.

Tout est précis dans la mise en scène de Jacques Bachelier. Costumes et éclairages sont tout autant aboutis. Et pas de faute dans la distribution où chaque comédien colle à son personnage tant dans sa stature que dans son jeu. Raphael Scheer campe un Figaro de belle allure, séduisant comme il se doit. Vive et subtile, Sophie Thomann est une Suzanne étourdissante dont le regard et les expressions en disent long tout au long de la pièce.

C’est aussi le cas de Jannick Voirin dans le rôle de Marcelline. Quasi vipérine au début, elle se mue en femme de bon sens avec autant d’aplomb que de conviction.

La comtesse est interprétée par une aristocratique Daphné Proisy et le comte Almaviva par le metteur en scène, Jacques Bachelier.

Personnage tout à la fois sombre et drôle, il incarne le vertige de la pièce. C’est en lui que se nouent les défis du propos. Sûr de son pouvoir, il ne cesse de perdre pied, conscient sans vouloir se l’avouer tout à fait qu’il est le jouet des valets et des femmes. Un texte insolent qui résonne d’une actualité surprenante lorsque le Figaro, dans son monologue, évoquera sa carrière de journaliste brisé par un pamphlet contre Mahomet.

Dernières nouvelles d’Alsace – 17/12/06

L’espace Rohan proposait, lundi et mardi soir, deux représentations d’un grand classique du théâtre français, « le mariage de Figaro » de Beaumarchais. La salle Jean-Louis Barrault a fait le plein les deux soir lors des représentations jouées par la compagnie La Mesnie H.

Le mariage de Figaro est une pièce sur la nature humaine. Dans l’espace restreint que représente la demeure d’un seigneur espagnol du XVIIIe siècle, les caractères les plus forts de l’âme humaine sont représentés : l’amour, le désir, la manipulation, le mensonge, la trahison sont portés par les protagonistes de cette pièce décalée.

Décalée parce qu’elle présente pour son époque une intrigue à la fois complexe et parfaitement huilée. Les quiproquos, double-sens et situations de trompeur/trompé s’enchaînent et donnent le vertige aux spectateurs. Beaumarchais a fait preuve d’une virtuosité dramaturgique de haute volée.

La mise en scène fait mouche et les comédiens s’en donnent à coeur joie.

Et comme révélateur de la personnalité de cette comédie, la mise en scène de Jacques Bachelier fait mouche et les comédiens de la Mesnie H s’en donnent à coeur joie. Tous jouent à fond leur rôle et cela fonctionne parfaitement.

Un Figaro attachant et rusé, une Suzanne espiègle et joueuse, une Comtesse à tendance vertueuse, un page Chérubin séducteur juvénile, ainsi que d’autres truculents caractères tournent autour d’un comte Almaviva qui perd pied dans sa tentative à contrecarrer l’union de Figaro et Suzanne. Le mariage est l’obsession de cette pièce car la grande majorité des membres de cette petite cour à une histoire de coeur sur le feu (parfois au détriment d’une autre), chacun ayant évidemment des pensées bien opposées !

Un personnage de pouvoir peut-être à la merci des valets et des femmes.

L’impuissance comique du comte, personnage pourtant sombre, à réussir ses dessins égoïstes montre à quel point un personnage de pouvoir peut être à la merci des valets et des femmes. D’ailleurs, celles-ci montrent une belle capacité à tirer les ficelles de leur destin. Et Figaro ne trouve pas que le comte sur la route de son mariage. Tout habile qu’il soit, il a fort à faire pour se sortir des chausse-trapes qui lui ont été tendues. Le pauvre ne pourra pas vraiment souffler au cours des cinq actes.

La qualité du jeu est mise en valeur par un décor qui reste sobre. Il n’est composé que du mobilier principal et de panneaux amovibles que les comédiens déplacent entre les actes, permettant aux public d’apprécier de petites chorégraphies sur fond de musique.

Cette pièce était qualifiée de révolutionnaire à son époque parce qu’elle dénonçait les acquis de la noblesse. Elle est avant tout une excellente comédie. Lorsqu’elle bénéficie d’une mise en scène sans temps mort avec des actions et des dialogues bien ressentis par des acteurs en forme, nous avons la recette d’un divertissement de qualité.

On en redemande!

J.B.B

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Richard III

Un Richard III de Shakespeare particulièrement enlevé

Jacques Bachelier et la Mesnie H lui donnent à Strasbourg souffle et puissance.

Richard III a été écrit en 1491 ou 1492,un peu plus d’un siècle après que la guerre des Rose eut déchiré l’Angleterre des York et des Lancastre. Deux familles rivales, des alliances et des trahisons, des haines tenaces et une malédiction. Des meurtres, beaucoup de meurtres : une tragédie, mais une tragédie burlesque où la soif du pouvoir confine à la caricature.

Est-il d’ailleur ressorts plus aigus pour dire les abysses humaines et l’absurdité du monde? Ce spectacle restitue la complexité de l’oeuvre tout en gardant intacte l’évidence shakespearienne. S’y mêlent des échos du Scarface de Brian de Palma – incarnation contemporaine de Richard III -le souvenir du Dictateur de Chaplin, des ambiances du bal des fous jusqu’au souvenir de la fable du grand méchant loup. La folie du pouvoir à son paroxysme, incarnée dans le corps difforme de Richard de Gloucester.

Et Bachelier a lui-même traduit la pièce. En naît un spectacle où les mots coulent de source, dans une dimension parfois ironique. L’espace réduit de la scène est surmonté par une passerelle, dans la tradition du théâtre élisabéthain. Comme un pont sur la Tamise, et qui rend présente la ville de Londres dans son brouillard, sur une bande son particulièrement élaborée, qui restitue le bruit de la foule et des champs de bataille. Les comédiens sont très convaincants. Jacques bachelier jubile manifestement dans le rôle titre. “Love”, dit-il, est le mot qui revient le plus dans le texte : « Richard a renoncé à l’amour, dit-il, il a cru que sa supériorité sur les autres lui viendrait de sa renonciation aux sentiments. Mais au soir de la bataille finale, tout son univers intérieur s’écroule quand il réalise qu’il ne s’aime pas lui-même. »

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Ruy Blas

Ruy Blas, l’amour au temps de la révolte

De l’amour infini à la plus terrible vengeance, Ruy Blas captive et fascine. Dans un ambiance de clair-obscur, Jacques Bachelier dessine intensément le drame des héros hugoliens.

Huit ans après le tragique Hernani, Victor Hugo livre Ruy Blas. L’amour y est sublime, la révolte poignante. L’intrigue aux allures de mélodrame s’esquisse en langue raffinée et passionnée. Le grotesque côtoie le merveilleux dans une fascinante danse lugubre entre Dieu et le Diable.

Baigné de lumière inquiétante, Jacques Bachelier, également metteur en scène, trouve un emploi dans l’incarnation de l’affreux Don Sallus. Sobre, rugueux et judicieux. En face, Stéfane Marques s’empare d’un Ruy Blas qui séduit par sa douceur. Un triangle que complète, lumineuse, la reine, sous les traits de Daphné Proisy.

Ce trio opère l’intrigue qui agite la cour d’Espagne au XVIIème siècle. Disgracié par la Reine, Don Sallus de Bazan songe à la vengeance. Refusé dans ce plan par son cousin Don César, il met au point son arrestation et le remplace par son laquais, Ruy Blas et lui ordonne de séduire la Reine et de devenir son amant. Tâche plaisante pour Blas, farouchement enamouré de cette souveraine délaissée par le Roi. Et facile, à en juger les 2 missives qu’elle reçoit, l’une de Blas, l’autre du Roi : « Madame, sous vos pieds, dans l’ombre, un homme est là, qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile / Qui souffre, ver de terre amoureux d’une étoile/ Qui vous donnera son âme s’il le faut / Et qui se meurt en bas quand vous brillez en haut » contre  » Madame il fait grand froid et j’ai tué six loups ».

Difficile de ne pas succomber aux élans amoureux, mais dans la pénombre Don Sallus le guette et prépare le chantage. Au service de ce drame, Jacques Bachelier opte pour la scénographie en plan incliné, qui hiérarchise, sépare ou réunit les personnages.

Dans les reflets pourpres du rideaux, le jeu des contrastes chromatiques et psychologiques s’épanouit. Répliques soulignées et émotion tangible dans une transposition réussie du combat Eros-Thanatos.

Iulluna Salzani-Cantor

L’Ami Hebdo – 13/03/11

Daphné Proisy, merveilleuse et si naturelle, une reine dont on ne peut que tomber amoureux…

Les amoureux du romantisme ont retrouvé dans ce « Ruy Blas » soigneusement et intelligemment monté par Jacques Bachelier et sa troupe, la plus célèbre, sinon la meilleure des pièces de Victor Hugo, écrite pour l’inauguration du Théâtre de la Renaissance, en novembre 1838.

Nous sommes avec Ruy Blas en plein conte de fées. Mais un conte de fées mis à la sauce du mélodrame et mijotant sous la patte géniale du maître-queue Hugo!

On peur reprocher à Hugo et on ne s’est pas privé de le faire, mais diable, il sait y faire, et les plus grands acteurs ne s’y sont pas trompés!

Dans Ruy Blas, le pire et le meilleur dans le coeur de l’homme, se côtoient, se combattent, nous font vibrer: l’amour d’un humble pour sa reine et l’intrigue machiavélique d’un grand d’Espagne qui ne songe qu’à se venger de la disgrâce qu’il a, sans doute mérité, de la part de cette même reine.

Le tragique s’y frôle au comique, voire au burlesque.. Et l’action s’y trouve sublimée par quelques tirades révolutionnaires que, comme l’écrit G. Lanson à propos de Victor Hugo qu’il a pourtant étrillé de la belle manière, l’amour collectif de l’humanité, des humbles, des misérables a inspiré Hugo. Par-dessus tout il y a le texte, cette langue, le vers romantique que l’auteur manie avec une aisance remarquable et qui traverse l’oeuvre comme un grand vent venu du large. Dans l’espace réduit de la Boite Noire, J. Bachelier réussit, grâce à un dispositif scénique minimaliste à suggérer les immenses salles de ce sombre palais où se joue ce sombre drame. Stéfane Marques est excellent dans le rôle de Ruy Blas, aucune exagération, une modestie de héros que je dirais exemplaire.
A son opposé, Don Salluste, joué par J. Bachelier lui-même avec une belle retenue qui accentue le côté diabolique du personnage. Et entre les deux, la reine, Daphné Proisy, merveilleuse et si naturelle, une reine dont on ne peut que tomber amoureux.

Tous les autres, Loïc Guinguand, Frédérix Schalck, Caterine Aitelinato, Alexandre Cantini, Yvon Wust, Julien Andersch, et Jules Pan, contribuent efficacement à cette nouvelle réussite et à ce nouveau succès de la Mesnie H qui illustre ces lignes de Paul de St Victor en 1872 : la plus belle langue qu’on n’ait jamais parlée au théatre. Rien n’égale la vigueur, la souplesse, le luxe exquis, la solennité pénétrante de ce vers. C’est l’éclat de l’arme et la splendeur du joyau, le flamme qui brûle et la fusée qui éblouit. Du 29 avril au 19 juin, La Mesnie H. sera à Paris au Vingtième Théatre avec « Les fourberies de Scapin ».

Sur la scène du Cube Noir jusqu’au 2 avril, la compagnie Mesnie H parle d’amour, de haine et de pouvoir. Un conte de fée qui vire au cauchemar en suivant la ligne du destin du plus mélodramatique héro hugolien, Ruy Blas.

Le scénario presque invraisemblable de Ruy Blas accapare dès les premières répliques. La réalité prend des allures de rêve dans un récit où le laquais se transforme par un coup de baguette magique en ministre dévoué et amant enflammé. Mais comme dans les contes des frères Grimm, le prince peut toujours devenir, par un mauvais sort, grenouille. Chez Hugo, l’effoyable Don Salluste y veille. Banni du royaume d’Espagne suite à des affaires sentimentales, il songe à sa vengeance. Pour ce faire, il fait appel à son valet Ruy Blas, épris de la reine, le fait passer pour son cousin Don César et lui ordonne de devenir son amant. Le jeu de séduction commence dans la plus belle sincérité.

Le merveilleux et le vilain

Devenu ministre, frôlant le plus pûr des bonheurs car la reine lui avoue son amour, Blas se retrouve confronté à son passé incarné sous les traits de Don Salluste. Subitement, le merveilleux cède au vilain. Cette transfiguration, Jacques Bachelier l’opère sobrement tans dans ma mise en scène que dans son incarnation de Don Salluste. Stéfane Marques campe un Ruy Blas touchant avec son regard d’émeraude face à la radieuse Daphné Proisy, en reine amoureuse. Les couleurs intenses mais sombres habitent un espace scénique qui accable. A l’image du plan incliné qui investit la scène. Les costumes quittent leur fonction purement décorative et déterminent les rapports de force. Un entreprise réussie.

 

Iuliana Salzani-Cantor

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Daphné Proisy

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